Des décennies d’efforts menés par Jacques Cheminade, Solidarité & Progrès et l’Institut Schiller en faveur d’un projet de remise en eau du bassin du lac Tchad, viennent d’être couronnées d’un premier succès.
Le 13 décembre, la compagnie Powerchina, la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT) et les autorités nigérianes ont signé un protocole d’accord pour faire une étude de faisabilité d’un projet qui suit très exactement les spécifications du projet Transaqua défendu depuis les années 1980 par les associations mentionnées ci-dessus.
Élaboré dans les années 1970 par une compagnie italienne, Bonifica, le projet Transaqua a deux objectifs principaux : la remise en eau du lac Tchad à partir des eaux du fleuve Congo et le développement d’infrastructures de transport, d’énergie et agricoles pour toute l’Afrique centrale.
Selon la déclaration de la CBLT, Powerchina étudiera la faisabilité des étapes initiales « d’un projet d’infrastructures créant un corridor de développement reliant l’Afrique de l’ouest à l’Afrique centrale, avec :
« L’idée centrale », selon la déclaration, « est d’accroître la quantité d’eau dans le lac Tchad, améliorer les conditions de l’écoulement des eaux, réduire la pauvreté au sein du bassin en créant des activités socio-économiques, combler les besoins en énergie des villes entourant les deux Congo et mener une étude approfondie sur l’impact environnemental du projet. »
En amont de l’accord, la méthodologie et les termes de référence nécessaires à cette étude de faisabilité ont été fournis à la CBLT par la société d’ingénierie italienne Bonifica, dirigée par l’ingénieur Marcello Vichi et Andrea Mangano, auteurs, il y a trente-cinq ans, du Projet Transaqua original. Le secrétaire exécutif de la CBLT, Abdullahi Sanusi Imran, a reconnu que le « concept Transaqua était plus approprié à la situation du lac Tchad que toutes les autres solutions alternatives ». Vichi et Mangano avaient présenté leur projet lors d’un séminaire à Francfort le 23 mars dernier, auquel participait également le représentant de la CBLT, Mohammed Bila.
Avec Powerchina, le projet a trouvé un puissant partenaire, nous permettant de dire désormais que la Nouvelle Route de la soie a bel et bien atteint le lac Tchad ! Powerchina est l’entreprise publique chinoise qui a construit le barrage des Trois Gorges, le projet hydroélectrique le plus important du monde.
Selon les médias nigérians, citant le rapport de leur gouvernement, « le vice-président de Powerchina, M Tian Hailua, a déclaré que la compagnie avait engagé des moyens techniques et financiers pour réaliser le transfert d’eau vers le Lac. Il a ajouté que la compagnie avait accepté de financer le projet à hauteur de 1.8 milliards de dollars afin de rendre la vie plus acceptable socialement et économiquement aux personnes vivant au sein du bassin. Avec ce transfert d’eau, le potentiel existe de développer une série de zones irriguées pour développer des cultures et de l’élevage sur une zone de 50 000 à 70 000 km2 dans ce bassin ».
Pour le ministre nigérian de l’Eau, Suleiman Adamu, « il s’agit là d’un projet générationnel, étant donné le temps qu’il faudra pour l’actualiser, vu l’énorme capital engagé et la complexité de la nature du projet ». Il a appelé tous les acteurs concernés à unir leurs efforts pour mener à bien ce projet, qui permettra de sauver la vie de plus de 40 millions d’habitants vivant dans le bassin.
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