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Les causes de l’insalubrité de la ville de N’Djamena

Même si beaucoup de gens pensent que l’insalubrité est causée par l’importation des produits étrangers, la population tchadienne, en particulier N’Djamenoise, pense que les causes de l’insalubrité sont plutôt internes qu’externes. Elle pense que le manque d’éducation (89,8%), le manque de sensibilisation (97,6%), le manque de bacs à ordures (97,9%), la non collecte des ordures (99%),l’inefficacité du service d’assainissement (98%), la corruption et le détournement du denier public (89,6%) et la pauvreté (87,5%) sont les principales causes de l’insalubrité de cette ville.

Le manque d’éducation dont il s'agit est le manque de savoir-vivre et de l’ignorance que de l’analphabétisme. Le manque du savoir-vivre a un effet positif sur l’insalubrité de l’environnement. Par exemple lorsqu’on prend un villageois qui a grandi et vécu au village pendant plusieurs années sans toilette ni latrine, cet individu est déjà habitué à déféquer à l’air libre. Lorsqu’il arrive en ville, il a du mal à aller tous les temps au WC pour se soulager, il se sent plus à l’aise à l’air libre. Ce qui est d’ailleurs normal car les sociologues affirment qu’il faut au minimum 8 années pour que ce dernier adopte le comportement d’un bon citadin. Les grandes villes du Tchad comme N’Djamena ne manquent pas de phénomène d’exode rural qui augmente chaque année leur population. Ces genres de personnes ont une influence non négligeable sur l’insalubrité de la ville.

Le manque d’information ou de sensibilisation à la population fait qu’une bonne partie de cette population adopte des comportements inciviques du fait de l’ignorance et du manque de savoir-vivre ne répondant pas aux exigences sanitaires urbaines. La sensibilisation au sujet de l’insalubrité, notamment en ce qui concerne le lien entre l’insalubrité et les maladies comme la fièvre typhoïde, le paludisme, etc. restent négligeables dans la presse locale, tout comme la sensibilisation sur le lieu de dépôt des ordures, la collecte des taxes et le danger de déféquer à l’air libre, surtout lorsque de la poussière contenant les déchets humains séchés souffle sur la ville et que ces déchets sont ceux des personnes atteintes de choléra ou de la fièvre typhoïde. Imaginez la suite, lorsque ces poussières sont déposées sur les aliments (légumes, fruits, gâteaux, etc.) vendus dans les quartiers ou sur les marchés.

Dans la ville de N’Djamena, la présence des bacs à ordures ne se fait pas sentir comme dans les autres villes africaines où on rencontre un bac à ordures à chaque 100m (peu importe la qualité). En plus de la rareté des bacs à ordures, il faut noter que leur usage est encore méconnu du grand public N’Djamenois : certains individus l’utilisent pour y mettre de l’eau à boire ou de la farine. Le mauvais usage des bacs à ordures pourrait être considéré comme l’une des causes de l’éparpillement des ordures dans la ville de N’djamena. Une sensibilisation sur le mode d’utilisation des bacs à ordures devrait être envisagée pour éradiquer le mal. La disposition des bacs à ordures partout dans la ville de N’Djamena ferait que certains ménages feraient l’effort de les utiliser.

La production des déchets par les citadins est quotidienne mais quand les ordures ne sont pas régulièrement évacuées, on assiste à un accroissement des tas des ordures dans la ville. Notons que le manque de collecte des ordures est un fait réel car il suffit de faire un tour dans certains quartiers pour constater les faits. C’est comme si certains quartiers de la ville de N’Djamena ne sont pas concernés par la collecte des ordures (peu importe la saison). La ville de N’Djamena doit être purifiée en éliminant tous les tas des ordures dans tous les quartiers (y compris les quartiers périphériques).

L’inefficacité du service d’assainissement est un facteur qu’il ne faut négliger. Le service de collecte des ordures peut afficher une bonne volonté pour la collecte des ordures mais si elle est inefficace, les ordures seront toujours visibles dans les marres, les espaces non aménagés, dans les rues, dans les caniveaux, etc. Les eaux usées des puisards sont quotidiennement versées sur les voies publiques, parfois drainées vers le goudron, s’ajoute l’insalubrité de la plupart des marchés de N’Djamena où les produits alimentaires sont vendus dans des conditions d’insalubrité totale (par terre et sans couverture de protection, parfois les lieux de vente dégagent des odeurs nauséabondes). Cela montre à suffisance que le service de régulation (ou d’assainissement) est inefficace.

Plusieurs autorités de la mairie de N’Djamena se sont faites emprisonnées pour des questions de corruption et de détournement du denier public de l’ordre des milliards. Or ces milliards détournés pourraient être utilisés pour lutter efficacement contre l’insalubrité. On se rend compte que la population ne s’inquiète pas de ces sujets de corruption et de détournement des biens à la mairie et dans beaucoup d’institutions présentes à N’Djamena. L’insalubrité serait donc due à la mauvaise gestion des ressources disponibles.

L’insalubrité de certains quartiers de la ville de N’Djamena ne serait pas due à l’inaccessibilité de ces quartiers mais plutôt à la discrimination pure et simple, d’après la population de ces quartiers. En effet, plus de 60% de la population du quartier Blablime, Walia, Amriguébé, Milezi, Ouroula affirment que beaucoup de quartiers sont mis à l’écart pour ce qui est de la collecte des ordures, que l’on soit en saison pluvieuse ou non. Ce qui pourrait également justifier le rang de certains arrondissements du chapitre suivant car ils sont victimes de la marginalisation et de la privation de collecte des ordures. Une bonne partie de la population accuse l’État d’être en train d’appliquer une politique à deux vitesses : une pour les nantis qui sont débarrassés régulièrement de leurs déchets et une autre pour les quartiers défavorisés qui souffrent de l’accumulation et du brûlage des déchets.

Un facteur qui n’est pas aussi à négliger dans l’analyse de l’insalubrité de la ville de N’Djamena est la pauvreté. Dans un pays où 54% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté (Rapport ECOSIT 2, 2003), payer des bacs à ordures qui coute des dizaines de milliers de francs pose problème. Compte tenu de ce fait et de la cherté de la vie à N’Djamena, certains ménages sont incapables de se procurer des bacs à ordures, de construire des latrines et puisards modernes ou d’aménager leur devanture. L’insalubrité de la ville de N’Djamena serait d’une part due à la pauvreté. A ce facteur, nous ajoutons la pression démographique : il y a de cela quelques années, certains quartiers de N’Djamena étaient encore des villages voisins de la ville, distants entre 10 et 20 km ; aujourd’hui, ces villages sont devenus des quartiers. On peut citer par exemple le quartier Walia. On pourrait donc déplorer la non-adaptation des pratiques domestiques de ces villages aux exigences sanitaires urbaines.

[caption id="attachment_166" align="alignnone" width="818"]les causes de l'insalubrité les causes de l'insalubrité[/caption]

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