Virus Ebola : quelles précautions prendre?
Depuis plusieurs mois, suite à la contamination au Virus de l’Ebola, les pays d'Afrique de l'Ouest ont enregistré des centaines morts. Cette maladie se manifeste par une fatigue prononcée, un saignement, des vomissements, la diarrhée et une poussée de fièvre.
Elle se transmet souvent d’une personne malade à une personne saine, par des objets souillés appartenant à des personnes malades ou décédés de l’Ebola. La consommation de viande d’animaux de brousse (Singe, chauve-souris, agouti, rat, hérisson, pangolin ou encore civette, etc.) est une source potentielle de contamination.
Ebolavirus
Selon Wikipedias, le nom Ebolavirus, ou plus communément virus Ebola, provient du nom d'une rivière passant près de la ville de Yambuku, en République démocratique du Congo. C'est à l'hôpital de cette localité que fut identifié pour la première fois le filovirus, lors d'une épidémie qui débuta le1er septembre 1976. La fièvre Ébola est une fièvre hémorragique foudroyante qui s'attaque à l'humain et aux autres primates, principalement transmise par la chauve-souris. Son apparition chez l'homme semble récente (premier cas recensé en 1976) bien que l'on retrouve chez certaines populations africaines des traces d'anticorps.
Comme le virus Marburg, le virus Ebola appartient à la famille des filoviridae. Ce sont des virus à ARN de forme filaire (d'où le nom de la classe). Son génome contient sept gènes qui codent sept protéines différentes
Transmission
Le virus Ebola s’introduit dans la population humaine par contact étroit avec le sang, les sécrétions, les organes ou les liquides biologiques d’animaux infectés. En Afrique, l’infection a été constatée après la manipulation de chimpanzés, de gorilles, de chauves-souris frugivores, de singes, d’antilopes des bois et de porcs épics infectés retrouvés morts ou malades dans la forêt tropicale.
Ensuite, il se propage dans la communauté par transmission interhumaine, à la suite de contacts directs avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques de personnes infectées. Les rites funéraires, au cours desquels les parents et amis du défunt sont en contact direct avec la dépouille peuvent également jouer un rôle dans la transmission du virus Ebola.
Le cycle du virus dans la nature est encore mal connu. On sait qu'il affecte certains grands singes et les chauve-souris. L'hypothèse est la suivante :
"Pour éviter la contamination évitez de chasser les gibiers (singes, chimpanzé, chauve souris, gorilles, antilopes, porcs-épics ... ), évitez la consommation des animaux morts de cause inconnue ou retrouvés malades dans la forêt ; évitez la manipulation des animaux morts de cause inconnue ou retrouvés malades dans la forêt", a conseillé le Professeur Dagnan, Responsable de l'organisation de la protection de la Côte d'Ivoire contre le virus Ebola.
Manifestations de la maladie
La maladie se caractérise par la fièvre puis par des saignements généralisés. Elle débute par : Une fièvre élevée et prolongée qui ne répond ni au traitement de la malaria ni aux antibiotiques dans les trois jours ; des douleurs articulaires et courbatures ; des maux de tête ; une faiblesse intense ; des nausées et des vomissements ; le hoquet et fréquemment des douleurs abdominales et de la diarrhée.
Un déficit en globules blancs (leucopénie) est fréquent, touchant particulièrement les lymphocytes. Il peut exister un déficit en nombre de plaquettes sanguines (thrombopénie), une augmentation des transaminases. Une protéinurie (protéines dans les urines) peut apparaître.
Après 5 à 7 jours, la fièvre va se compliquer de saignements spontanés rapidement généralisés: Injection des yeux ; saignement du nez, des gencives ; vomissements de sang ; émission de selles sanglantes ; apparition de tâches rouges sur le corps dues à des saignements sous-cutanés ; difficultés à avaler, gorge sèche.
Le plus souvent le malade meurt au bout de 10 à 14 jours, dans un tableau de détresse généralisée des fonctions vitales par défaillance cardiaque et insuffisance rénale. Il n’existe pas actuellement de traitement efficace ni de vaccin pour cette maladie.
En résumé, voici quelques mesures à prendre:
Que faire en cas de suspicion de la maladie ?
En cas de constat de fièvre, saignement, maux de tête, "prévenir l'agent de santé de la localité la plus proche du malade", a exhorté le Pr Dagnan, compte tenu de la forte mobilité des personnes entre les frontières terrestres et aériennes. " Rester chez vous et éviter de vous rendre sur votre lieu de travail, votre école ou à des rassemblements ", a-t-il poursuivi tout en conseillant de " désinfecter tout objet souillé par les secrétions du malade avec une solution javellisée ".
Chaque pays concerné (voir carte ci-dessous) doit mettre en place des mesures de lutte en organisant des campagnes de sensibilisation pour renforcer la vigilance à tous les niveaux, en renforçant les établissements sanitaires en personnel et en médicaments, etc.
Source OMS
Traitement
Il n'existe aucun traitement curatif et l'évolution est fatale dans 50 à 90 % des cas.
Un vaccin vivant atténué expérimental donne des résultats encourageants chez le singe. Il a été administré en mars 2009 à un chercheur travaillant sur le virus et qui s'était accidentellement contaminé. L'évolution en a été favorable.
D'autres pistes sont en cours d'exploration chez l'animal : utilisation d'une protéine inhibitrice d'un facteur de la coagulation ou inhibition de l’ARN polymérase viral par des ARN interférents.
La règle de se laver les mains avec de l'eau et du savon fréquemment et soigneusement est à observer scrupuleusement. Le seul moyen pour lutter contre la maladie est la prévention, l’information des populations et le confinement des malades. Tous les pays doivent réactiver leur système de surveillance épidémiologique.